Avertissement : 99% de mes anecdotes sont drôles. Celle-là ne l’est pas. Mais c’est ce que je ressentais à l’hôpital, quelques jours après la naissance d’Alexis, notre fils prématuré.
On a hâte de t’aimer. Bien sûr, on t’aime déjà. Très fort. Mais on a hâte de pouvoir faire juste ça, t’aimer à temps plein. Sans avoir à se soucier de ta respiration, de tes petits épisodes d’apnée. Sans avoir à dealer avec tous ces petits fils qui te relient à une machine très utile pour les infirmières et pour ta santé, mais beaucoup trop stressante pour tes parents. Sans avoir à craindre les suivis des infirmières et les résultats des tests.
On le savait que ça serait pas facile de se réveiller la nuit aux 2-3 heures pour te nourrir. Mon corps est définitivement pas fait pour ça, mais je te jure que j’étais prêt à relever le défi. Par contre, j’étais loin de me douter que j’allais devoir le faire dans ces circonstances. Que j’allais devoir passer les premières semaines de ta vie dans une vieille chambre d’hôpital froide à quelques dizaines de mètres de la salle des soins intermédiaires où tu te trouves. Que j’allais devoir enfiler une jaquette et me laver les mains chaque fois qu’on va s’occuper de toi. Que j’allais devoir attendre que ton petit corps de bébé prématuré s’adapte aux conditions de la vie.
C’est rien de bien grave tout ça, il y a des cas bien pires, mais c’est quand même stressant et exténuant. Heureusement, ta maman Jess est extraordinaire. Malgré tous les petits scénarios qu’elle se fait dans sa tête, le stress engendré par la situation, la fatigue causée par l’accouchement et les nombreux réveils la nuit comme le jour, elle reste calme et forte. Ta maman et moi, on forme un bon team. Alors on va passer à travers ces jours difficiles et on va t’aimer.
#ÉmotionsDunPapaPrématuré